Discussion:Sept-Iles
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Récit de plongée à Sept-Iles - septembre 2008
Mon copain Martin et moi-même sommes parti de Montréal un vendredi soir de septembre 2008 en direction de Baie-Comeau dans le but de faire une semaine de plongée, loin du boulot, de la routine, enfant (oh le père ingrat) et tout le bataclan. L'objectif est de plonger 3 jours à Baie-Comeau et 2 jours à Sept-Iles. On ramasse tout notre stock, attache le bateau derrière le camion et c'est parti pour plusieurs heures de route! On prend à peine de le temps de manger au Saint-Ashton de Québec pour arriver à destination, tard la nuit, à la Mecque du requin du Groenland, Baie-Comeau. On a tellement hâte de plonger qu'on a de la misère à trouver le sommeil...
Jour 1,2,3
Plongée à Baie-Comeau
Jour 4: Déplacement vers Sept-Iles
À notre arrivée à Sept-Iles, nous suivons les précieux conseils de Sylvain Sirois et allons rencontrer John Blanchette, un plongeur local qui connaît bien l'archipel. John s'avère être un gars généreux de son temps et passionné par la plongée. Il passe un long moment à nous parler des différents sites qu'il préfère, de la navigation dans la région, des espèces que l'on va rencontrer, etc. Forts de toutes ces précieuses informations, on part à la recherche d'une chambre d'hôtel. À notre grande surprise, malgré qu'il y ait des hôtels à profusion dans cette ville, ils affichent tous complets les mardi et mercredi! La cause: ces deux journées sont celles du camionnage et la ville devient remplie de camionneurs en transit. C'est un détail à ne pas négliger pour qui ne voudra pas coucher dans la chambre à côté de l'ascenseur! :-)
Jour 5: Les Caraïbes à quelques degrés près
Malgré un vent de 20 nœuds qui nous offre un bon rodéo sur les vagues durant la traversée, nous arrivons à l'ile Grande Basque qui sera notre destination de la journée. On décide de plonger entre les iles Grande et Petite Basque, qui présente une zone à l'abri du vent et des vagues. À notre arrivée, le dépaysement est surprenant: L'eau transparente et le sable presque blanc du fond marin font ressortir la couleur turquoise de l'eau. On se croirait dans les Caraïbes! Nos deux plongées ne dépassent pas les 50 pieds de profondeur et durent donc plus d'une heure chacune. Bilan de plongée: en plus de voir tout ce qui possible de voir à Baie-Comeau ou aux Escoumins, Sept-Iles offre quelques particularités locales: il y a du concombre de mer partout, les étoiles de mers sont énormes (certains spécimen d'étoile de mer polaire faisaient près de 60 cm de diamètre). Le loup atlantique y est très abondant et facile à trouver, et en prime, il y a du homard. En un seul mot : Wow!
Jour 6: Manowin
En cette deuxième journée dans l'archipel, on décide de partir à la découverte des Ilets DeQuen et de l'ile Manowin. Le vent qui n'a pas baissé en force depuis 2 jours ne nous facilite pas la tâche pour faire la longue traversée jusqu'aux Ilets DeQuen. Arrivé sur place, les ilets s'avèrent être un groupement de roche nues qui n'offrent pas de protection au vent et aux vagues. On décide donc de continuer notre route jusqu'à Manowin pour profiter de la protection de l'ile. La pointe sud de Manowin est assez impressionnante: Un grand mur plat qui s'enfonce parfaitement à la verticale dans la mer. L'endroit est attirant, aussi on jette l'ancre et décide d'aller voir de quoi ça a l'air sous la surface. Le fond sous-marin est magnifique et étonnant. Le grand mur s'enfonce directement sur un fond de sable presque blanc. Le fond de sable est littéralement recouvert de lunaties et de dollars des sables, et le mur, tapissé d'anémones et de pêches de mer. On suit donc le bas de ce grand mur qui s'enfonce tranquillement de 30 pieds jusqu'à 80 pieds de profondeur. Tout le long, des zones d'éboulis offrent l'habitat parfait pour les loups atlantiques qui y habitent en grand nombre. Juste dans la zone des 50 pieds, on en voit près d'une dizaine. À 60 pieds, un immense "trou" dans la paroi rocheuse révèle le plus beau surplomb que j'ai vu de ma vie de plongeur. Le plafond horizontal de ce surplomb est tellement recouvert d'anémones plumeuse qu'on ne peut pas voir la roche qu'il y a derrière. Le retour se fait à plus faible profondeur pour profiter de l'impression de "voler" qu'offre un grand mur vertical.
Après s'être réchauffé par un copieux diner pris sur une plage tout près, on ancre le bateau dans un baie très calme au sud-est de Manowin. La plongée se déroule sur une pointe rocheuse qui s'enfonce dans la mer. J'y trouve là les plus gros lucernaires à quatre cornes que j'aurai jamais vu. Un peu partout, des lucernaires d'une vingtaine de centimètres ondulent avec les vagues. Un peu plus loin, on tombe sur un énorme pneu de camion qui fait environ 8 pieds de diamètre (???). On a toujours pas compris comment cet "artéfact" a pu se rendre à un endroit aussi isolé et déserté. La plongée s'est terminée en observant la lente valse d'une méduse crinière de lion d'une trentaine de centimètre de diamètre. Magnifique!
Pour plonger à cet endroit, n'hésitez pas à consulter la page de Sept-Iles.
Philippe Noel 19 octobre 2008 à 06:19 (EDT)