Article:Crabe chinois à mitaine recherché
RECHERCHÉ: Crabe chinois à mitaine
Environnement Canada et Pêches et Océans Canada recherchent des spécimens de « Crabe chinois à mitaine » pour une étude génétique conjointe en vue d’identifier la provenance de cette espèce exotique récemment trouvée dans le Saint-Laurent.
Comment reconnaître le Crabe chinois à mitaine ?
- Deux pinces de même taille et aux extrémités de couleur blanche
- Présence d’une encoche sur le bord de la carapace entre les yeux
- Présence de quatre pointes de chaque coté de la carapace
- Présence de poils denses et duveteux sur la partie antérieure des pinces chez les adultes.
- Longueur des pattes deux fois la largeur de la carapace
Si vous avez capturé un Crabe chinois à mitaine, que faire?
- Notez l’endroit et la date de la capture.
- NE PAS REMETTRE LES CRABES À L’EAU.
- Contactez Environnement Canada (voir plus bas) dès que possible pour assurer la conservation du spécimen.
- Lorsque possible, prélever et préserver un segment de la quatrième patte dans l’alcool (70%).
Contact:
- Environnement Canada
- A/S Yves de Lafontaine
- Section de la Recherche sur les Écosystèmes Fluviaux
- 105 rue McGill, Montréal, QC H2Y 2E7
- Tel : 514-496-5025
- Courriel: yves.delafontaine@ec.gc.ca
Historique
Le 2 septembre dernier, un pêcheur attitré du Parc Aquarium du Québec a relevé un crabe chinois à mitaine (Eriocheir sinensis) dans ses filets à la hauteur de Saint-Romuald (près de Lévis). Il s’agit de la dernière des quelque 90 espèces exotiques qui se sont établies dans le fleuve Saint-Laurent depuis deux siècles. Ce phénomène est en croissance depuis 20 ans, et il bouleverse nos écosystèmes marins. Le rejet d'eau de ballast a été évoqué comme la cause la plus probable de l'introduction initiale de l'espèce dans la baie de San Francisco. Comme il n'existe aucune population établie de crabe chinois dans l'est de l'Amérique du Nord, il y a tout lieu de croire que l'individu découvert en face de Québec a atteint le Canada à bord d'un navire transocéanique. Il s’agit de la première mention dans le Saint-Laurent. Sa présence avait déjà été signalée dans les Grands Lacs en 1965, mais on ne craignait pas à une invasion puisqu’il ne peut se reproduire en eau douce. Toutefois, la présence du crabe chinois dans les eaux du Saint-Laurent peut représenter un risque d’établissement et d’envahissement.
Le crabe chinois à mitaine est classé parmi les 100 espèces les plus envahissantes sur la planète. Il est originaire des rivières et des estuaires du bassin de la mer Jaune, située entre la Chine et la Corée. Considérant le caractère très envahissant de l’espèce, les affluents en eau douce du fleuve et de l’estuaire, incluant le Saguenay, sont aussi identifiés comme des secteurs à risque.
Le crabe chinois à mitaine a déjà envahi plusieurs cours d’eau en Europe. On craint que sa voracité (il se nourrit d’insectes, de larves et de déchets dans les sédiments) fasse compétition à d’autres espèces indigènes du Saint-Laurent, et que son habitude de creuser des tunnels dans les berges des rivières accélère le processus d’érosion des berges.
Depuis, trois autres spécimens ont été découverts dans les eaux douces du Saint-Laurent en 2004, 2005 et 2006, un à Sainte-Angèle-de-Laval et deux au lac Saint-Pierre.
Résultats des captures en 2007
Un seul spécimen a été trouvé en juin dans une pêche à fascine* dans le Golfe, du côté de Kamouraska. Mais (heureusement) aucun spécimen dans le fleuve. L'absence de récoltes cette année ne signifie pourtant pas que le danger d'invasion est écarté et Le centre de recherche des écosystèmes fluviaux compte donc maintenir sa campagne de recherche en 2008.
*Note: Les fascines sont des pièges de pêche faits de branchages d'aune ou de bouleau entrelacées sur des piquets. Les poissons n'osent pas traverser cette espèce de palissade; ils la longent et pénètrent à l'intérieur du port (le cercle au bout) par une petite ouverture. Là, ils ne peuvent que tourner en rond.
À la marée basse, le pêcheur se rend dans le port avec un tombereau (véhicule) et attrape les poissons à l'aide d'une seine (filet). Le hareng constitue l'espèce de poissons la plus pêchée, mais à l'occasion, un esturgeon ou un saumon se glisse dans ce labyrinthe.
Photos
Liens externes
Radio-Canada, Les années lumière – Les envahisseurs de nos eaux