Article:Carpe Asiatique

De Scubarama
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Un texte de Blaise Barette, Président et webmestre du RSBA.CA

Source: PC/AP Photo/The Star Tribune, Marlin Levison

Plusieurs d'entre vous connaissent bien la moule zébrée et le gobie à taches noires et de quelle façon ces espèces introduites peuvent modifier l'écosystème. Imaginez la même chose mais avec des poissons de 40 kilos! Une image terrifiante et difficile à imaginer mais qui pourrait bien devenir réel chez-nous! C’est déjà la réalité dans plusieurs grandes rivières chez nos voisins du Sud. La carpe asiatique est à nos portes!

Historique

Le terme « carpe asiatique » est en fait le nom français vernaculaire attribué à cinq espèces de carpes, toutes introduites de l’Asie. De ces cinq espèces, quatre menacent les écosystèmes dulcicoles du Canada.

Ces poissons étaient utilisés par les aquaculteurs d’eau douce du Sud des États-Unis pour lutter contre la prolifération d’algues et de parasites dans leurs bassins d’élevages. En 1993, une inondation a libéré les carpes dans le milieu naturel et depuis, leur distribution s’est étendue dans tout le bassin versant de la rivière Mississipi et Illinois.

Un impact majeur

La carpe asiatique a un impact dévastateur sur la biodiversité et l’écologie du milieu où elle est introduite. Elle a une croissance très rapide atteignant plus de 40 cm en seulement quelques mois, ce qui rend très courte la période où elle est assez petite pour servir de proie aux autres poissons. La carpe asiatique est mature vers l’âge de trois à quatre ans et peut pondre jusqu’à un million d'œufs. Ces poissons peuvent atteindre un poids de 40 kilos et consomment jusqu’à 40% de leurs poids à chaque jour.

Le seul obstacle mit en place pour empêcher les carpes asiatiques d’atteindre les Grands-Lacs fut l’installation de deux barrières électrifiées, érigées entre 2002 et 2006, à la frontière du Lac Michigan.

Des résultats alarmants

Un papier scientifique publié récemment dans le journal « Canadian Journal of Fisheries and Aquatic Sciences » faisait état des résultats des recherches de plusieurs chercheurs d’institutions tel que : University of Notre Dame, The Nature Conservancy, et la Central Michigan University. Leur recherche consistait à détecter la présence d’ADN de carpes asiatiques dans les Grans-Lacs.

Le résultat des ces recherches est alarmant. De l’ADN a effectivement été détecté dans le lac Michigan et les chercheurs s’entendent pour dire qu’elle provient bien de la présence de carpes vivantes. À ce jour, aucune population établie n'a été observé dans le bassin des Grands-Lacs. Une carpe en 1995 et deux autres en 2000 auraient été capturées dans le bassin Ouest du Lac Érié. La plus récente capture date de 2010 à environ 30 km de l’autre côté des barrières électrifiées.

Ces poissons représentent une terrible menace pour les Grands-Lacs, le fleuve Saint-Laurent et leurs tributaires. Nul ne peut affirmer que les obstacles érigés pour freiner l’envahissement tiendront le coup, peut-être même est-il déjà trop tard.

Les oeufs de ces carpes se dispersent dans l’eau. Ils peuvent se retrouver dans l’eau de votre veste compensatrice en compagnie de larves de moules zébrées et autres espèces exotiques envahissantes. Il est très important de rincer votre équipement et votre embarcation, et ainsi éviter de propager ces espèces.

Identification

(Cliquez sur les images pour agrandir)

Si vous observez une carpe asiatique dans les eaux du Québec ou de l'Ontario, il est important de rapporter votre observation sur le RSBA et au Ministère des ressources naturelles.

Pour plus d’informations sur la carpe asiatique, Consultez la fiche descriptive de la carpe asiatique sur le site du Réseau de Suivi de la Biodiversité Aquatique.


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