Article:Foramen Ovale Permeable : Différence entre versions

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Qu’est-ce qu’un Foramen Ovale Perméable?
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'''Qu’est-ce qu’un Foramen Ovale Perméable'''?
  
 
''Un texte original du Dr Dominique Buteau directeur et Jocelyn Boisvert coordonnateur Centre de médecine de plongée du Québec.''
 
''Un texte original du Dr Dominique Buteau directeur et Jocelyn Boisvert coordonnateur Centre de médecine de plongée du Québec.''
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Différentes études se sont penchées sur la prévalence de FOP chez les plongeurs victimes d’une maladie de décompression. Le docteur Richard Moon a retrouvé la présence d’un FOP chez 11 des 30 patients (37 %) avec maladie de décompression. Ce taux est légèrement plus élevé que la prévalence du FOP dans la population générale, qui est de 20 à 34 %. Une étude effectuée par WilmsHurst comparait la prévalence du FOP entre 2 groupes de plongeurs : plongeurs ayant été victimes d’une maladie de décompression versus un groupe contrôle se composant de plongeurs sans antécédent de maladie de décompression. Dans cette étude, on retrouvait un FOP chez 25/61 (41 %) des plongeurs victimes d’une maladie de décompression. Tandis que dans le groupe contrôle, on identifiait un FOP chez 15/63 (24 %) des plongeurs. Une autre étude réalisée par Kerut a utilisé l’échocardiographie transoesophagienne pour comparer la prévalence du FOP entre un groupe de plongeurs ayant souffert d’un maladie de décompression et un groupe de plongeurs n’ayant jamais présenté de symptômes d’une telle maladie. Cette recherche n’a pas démontré de différence significative entre les 2 groupes.
 
Différentes études se sont penchées sur la prévalence de FOP chez les plongeurs victimes d’une maladie de décompression. Le docteur Richard Moon a retrouvé la présence d’un FOP chez 11 des 30 patients (37 %) avec maladie de décompression. Ce taux est légèrement plus élevé que la prévalence du FOP dans la population générale, qui est de 20 à 34 %. Une étude effectuée par WilmsHurst comparait la prévalence du FOP entre 2 groupes de plongeurs : plongeurs ayant été victimes d’une maladie de décompression versus un groupe contrôle se composant de plongeurs sans antécédent de maladie de décompression. Dans cette étude, on retrouvait un FOP chez 25/61 (41 %) des plongeurs victimes d’une maladie de décompression. Tandis que dans le groupe contrôle, on identifiait un FOP chez 15/63 (24 %) des plongeurs. Une autre étude réalisée par Kerut a utilisé l’échocardiographie transoesophagienne pour comparer la prévalence du FOP entre un groupe de plongeurs ayant souffert d’un maladie de décompression et un groupe de plongeurs n’ayant jamais présenté de symptômes d’une telle maladie. Cette recherche n’a pas démontré de différence significative entre les 2 groupes.
  
Selon Dr Alfred Bove, cardiologue et sommité en médecine de plongée, les risques de développer une maladie de décompression avec un FOP seraient de 2,5 fois plus élevés qu’en l’absence d’un FOP. Mais il faut mettre en perspective que l’incidence d’une maladie de décompression avec atteinte neurologique est très faible. Elle est estimée à 2,28 cas par 10 000 plongées. Donc, même si physiologiquement le FOP pourrait jouer un rôle dans la maladie de décompression et que quelques études ont démontré une augmentation du risque de maladie de décompression en présence d’un FOP, la très faible incidence de la maladie de décompression avec atteinte neurologique fait en sorte que le risque global reste faible. Il faudrait donc réaliser d’autres études afin de pouvoir clarifier la question.
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Selon Dr Alfred Bove, cardiologue et sommité en médecine de plongée, les risques de développer une maladie de décompression avec un FOP seraient de 2,5 fois plus élevés qu’en l’absence d’un FOP. Mais il faut mettre en perspective que l’incidence d’une maladie de décompression avec atteinte neurologique est très faible. Elle est estimée à 2,28 cas par 10 000 plongées. Donc, même si physiologiquement le FOP pouvait jouer un rôle dans la maladie de décompression et que quelques études ont démontré une augmentation du risque de maladie de décompression en présence d’un FOP, la très faible incidence de la maladie de décompression avec atteinte neurologique fait en sorte que le risque global reste faible. Il faudrait donc réaliser d’autres études afin de pouvoir clarifier la question.
  
 
En conclusion, est-ce que tout plongeur devrait se soumettre à un échocardiogramme avec injection de micro-bulles? Non, les coûts et les risques associés à cette procédure versus les bénéfices ne justifient pas le recours systématique à cet examen pour tous les plongeurs. Cependant, si vous développiez des symptômes de maladie de décompression dans un contexte où cela n’aurait pas dû se produire (« undeserved DCS »), il serait important de rencontrer un médecin de plongée. Le médecin évaluera avec vous la pertinence de procéder à des analyses plus approfondies.
 
En conclusion, est-ce que tout plongeur devrait se soumettre à un échocardiogramme avec injection de micro-bulles? Non, les coûts et les risques associés à cette procédure versus les bénéfices ne justifient pas le recours systématique à cet examen pour tous les plongeurs. Cependant, si vous développiez des symptômes de maladie de décompression dans un contexte où cela n’aurait pas dû se produire (« undeserved DCS »), il serait important de rencontrer un médecin de plongée. Le médecin évaluera avec vous la pertinence de procéder à des analyses plus approfondies.
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== Références ==
 
== Références ==
*Divers Alert Network article de Dr Richard Moon et John Rorem avril 1995
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*Divers Alert Network [http://www.diversalertnetwork.org/medical/articles/article.asp?articleid=50 article de Dr Richard Moon et John Rorem avril 1995]
 
*Bove. Diving Medecine 3rd edition
 
*Bove. Diving Medecine 3rd edition
 
*Bennett, Cronje et Campbell. Assesment of Diving Medical Fitness for Scuba Divers and Instructors
 
*Bennett, Cronje et Campbell. Assesment of Diving Medical Fitness for Scuba Divers and Instructors
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== Lien externes ==
 
== Lien externes ==
 
[http://www.cmpq.org Site Internet du CMPQ]
 
[http://www.cmpq.org Site Internet du CMPQ]
 
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Version actuelle datée du 24 juillet 2012 à 05:54

Qu’est-ce qu’un Foramen Ovale Perméable?

Un texte original du Dr Dominique Buteau directeur et Jocelyn Boisvert coordonnateur Centre de médecine de plongée du Québec.


Votre coeur est un des organes les plus importants du corps humain. C'est un organe creux, musculaire, qui assure la circulation sanguine en pompant le sang par des contractions rythmiques à travers les vaisseaux sanguins. Le coeur comprend 4 chambres, les ventricules gauche et droit et les oreillettes gauche et droite. Les oreillettes reçoivent le sang et les ventricules le distribuent vers les différents organes.

Coupe transversale d’un coeur normal.
Image: Mécénat Chirurgie Cardiaque

Le cheminement du sang dans l'organisme passe par deux types de vaisseaux sanguins, les veines et les artères. Les veines acheminent le sang vers le coeur, tandis que les artères transportent le sang vers les organes vitaux. Le côté droit du coeur reçoit le sang dans l’oreillette droite par les veines caves et le transfère vers le ventricule droit, pour ensuite être envoyé par l’artère pulmonaire vers les poumons pour éliminer le CO2 et s’enrichir en O2. Le sang revient au coeur par la veine pulmonaire dans l’oreillette gauche, pour être ensuite transféré vers le ventricule gauche afin d’être envoyé à travers le corps par l’aorte. Ce cheminement peut se produire plus de 2 milliards de fois durant votre vie.

Qu’est-ce que le foramen ovale perméable (FOP)? Le terme anglais est « patent foramen ovale » ou PFO. On le nomme parfois «un souffle au coeur». Foramen signifie en latin "ouverture". C’est une ouverture entre l’oreillette droite et l’oreillette gauche du coeur. Durant le développement du foetus, les poumons ne sont pas encore fonctionnels. Afin d'éviter de faire circuler le sang par les poumons, le sang passe par le foramen ovale entre l’oreillette droite et gauche. Cette ouverture est munie d’une valve unidirectionnelle qui s’ouvre vers l’oreillette gauche. Au moment de la naissance, cette valve se referme. Une fois que le bébé prend ses premières respirations, la pression sanguine du côté gauche du coeur devient plus élevée et maintient la valve du foramen ovale complètement étanche. Cependant, pour approximativement 30 % de la population cette ouverture ne se ferme pas complètement, il reste donc perméable.

Pour la population en général, cette ouverture n’affectera aucunement leur quotidien, les personnes avec un FOP n’ont aucunement conscience de la présence de celui-ci et peuvent vivre une vie complètement normale, sans être affectées d’aucun symptôme. Pour le plongeur cependant, le FOP pourrait devenir une information importante.

Lors d’une plongée, l’azote absorbé se dissout dans le sang et les différents tissus. Durant la remontée, ce même gaz inerte emmagasiné dans les différents tissus du corps pourra passer à l’état de micro-bulles dans la circulation veineuse. Si la remontée est contrôlée, ces micro-bulles seront la plupart du temps éliminées par l’organisme à travers les poumons.

Pourquoi le FOP devient-il un facteur important durant la décompression? Certaines études nous indiquent qu’il y a un risque potentiel que les bulles d’azote puissent être transférées par le FOP au sang artériel et être ensuite dirigées vers le cerveau ou la moëlle épinière. Ceci pourra avoir comme conséquence de provoquer des symptômes de maladie de décompression avec atteinte neurologique. Normalement, la pression sanguine étant plus élevée du côté gauche du coeur comparativement au côté droit, les bulles d’azote ne devraient pas traverser du côté droit vers le gauche. Mais il semble que lorsque la quantité de bulles d’azote est importante ou lors de manœuvres engendrant des pressions élevées du côté droit du coeur (effort pour soulever une charge, manoeuvre de Valsalva, toux ), des bulles d’azote peuvent alors migrer vers le côté gauche du coeur.

Coupe transversale d’un coeur avec un FOP.
Image: NMT Medical

Selon une étude de DAN (Divers Alert Network), la preuve que le FOP est directement liée aux maladies de décompression n’est pas claire. Le phénomène a été observé par imagerie médicale en injectant des micro-bulles à 91 patients. Sur ce total, 39 avaient été diagnostiqués d’un FOP, du nombre total de patients, 64 ont ressenti des symptômes majeurs (atteinte neurologique, étourdissement, faiblesse) et 32 des 64 patients ayant ressenti des symptômes avaient un FOP. De cette découverte, peut-on déterminer si le FOP est un facteur contribuant à la maladie de décompression ? Selon DAN, non. Le nombre de patients observés était trop petit pour permettre une telle affirmation.

Différentes études se sont penchées sur la prévalence de FOP chez les plongeurs victimes d’une maladie de décompression. Le docteur Richard Moon a retrouvé la présence d’un FOP chez 11 des 30 patients (37 %) avec maladie de décompression. Ce taux est légèrement plus élevé que la prévalence du FOP dans la population générale, qui est de 20 à 34 %. Une étude effectuée par WilmsHurst comparait la prévalence du FOP entre 2 groupes de plongeurs : plongeurs ayant été victimes d’une maladie de décompression versus un groupe contrôle se composant de plongeurs sans antécédent de maladie de décompression. Dans cette étude, on retrouvait un FOP chez 25/61 (41 %) des plongeurs victimes d’une maladie de décompression. Tandis que dans le groupe contrôle, on identifiait un FOP chez 15/63 (24 %) des plongeurs. Une autre étude réalisée par Kerut a utilisé l’échocardiographie transoesophagienne pour comparer la prévalence du FOP entre un groupe de plongeurs ayant souffert d’un maladie de décompression et un groupe de plongeurs n’ayant jamais présenté de symptômes d’une telle maladie. Cette recherche n’a pas démontré de différence significative entre les 2 groupes.

Selon Dr Alfred Bove, cardiologue et sommité en médecine de plongée, les risques de développer une maladie de décompression avec un FOP seraient de 2,5 fois plus élevés qu’en l’absence d’un FOP. Mais il faut mettre en perspective que l’incidence d’une maladie de décompression avec atteinte neurologique est très faible. Elle est estimée à 2,28 cas par 10 000 plongées. Donc, même si physiologiquement le FOP pouvait jouer un rôle dans la maladie de décompression et que quelques études ont démontré une augmentation du risque de maladie de décompression en présence d’un FOP, la très faible incidence de la maladie de décompression avec atteinte neurologique fait en sorte que le risque global reste faible. Il faudrait donc réaliser d’autres études afin de pouvoir clarifier la question.

En conclusion, est-ce que tout plongeur devrait se soumettre à un échocardiogramme avec injection de micro-bulles? Non, les coûts et les risques associés à cette procédure versus les bénéfices ne justifient pas le recours systématique à cet examen pour tous les plongeurs. Cependant, si vous développiez des symptômes de maladie de décompression dans un contexte où cela n’aurait pas dû se produire (« undeserved DCS »), il serait important de rencontrer un médecin de plongée. Le médecin évaluera avec vous la pertinence de procéder à des analyses plus approfondies.

Entre temps, plongez selon votre plan de plongée, ne poussez pas les limites et respectez vos tables de décompression. Bonne plongée !

Références

  • Divers Alert Network article de Dr Richard Moon et John Rorem avril 1995
  • Bove. Diving Medecine 3rd edition
  • Bennett, Cronje et Campbell. Assesment of Diving Medical Fitness for Scuba Divers and Instructors
  • Bennett et Elliott. Physiology and medicine of diving, 5th edition
  • Moon et coll. Patent foramen ovale and decompression sickness in divers. Lancet 1989; i: 513-514
  • Wilmshurst et coll. Relation between interatrial shunts and decompression sickness in divers. Lancet 1989; ii: 1302-1306
  • Kerut et coll. Patent foramen ovale and decompression sickness. Undersea Hyperb Med 1995; 22 (suppl): 36

Lien externes

Site Internet du CMPQ